Vous n’êtes ni la (petite) fille de Mary Poppins, ni la sœur de Marie Kondo ? 😭
Moi non plus 😂
Et pourtant, on me dit parfois : «Oui mais toi, c’est normal, tu es organisée !»
Comme si l’organisation était un don du ciel, ou l’absence d’organisation, une fatalité ! Eh bien non ! L’organisation, ça s’apprend ! Et le plus tôt est encore le mieux 😉
Comment, donc, apprendre aux enfants à s’organiser ? Voici quelques pistes.

Dans quel but apprendre aux enfants à s’organiser ?

Nous rêvons tous, à un moment ou à un autre, de nous transformer en Mary Poppins et à coups de « Supercalifragilisticexpialidocious », ranger la maison, expédier les devoirs, laver et plier le linge, préparer un succulent gâteau et retrouver notre progéniture au lit et endormie.
Sauf que… dans la vraie vie, ça ne se passe pas (toujours) comme ça !

A défaut de baguette magique, nous nous épuisons donc à répéter 1000 fois les mêmes choses (range ta chambre, dépêche-toi, va faire tes devoirs, brosse-toi les dents …). Nous espérons qu’un jour, ces actions soient faites spontanément et en temps et en heure.
Ou alors, soucieux de ne pas leur voler la moindre miette d’enfance, nous omettons d’apprendre à nos enfants à être autonomes et organisés. Et nous faisons les choses à leur place.

Pourtant, notre but ultime est bien de voir nos enfants devenir des jeunes autonomes, épanouis, investis et plus tard des adultes libres et responsables, (et accessoirement éviter de se retrouver dans « Tanguy » version « vraie vie »). Pour cela, nous devons apprendre aux enfants à s’organiser.

Comment leur apprendre l’organisation : montrer l’exemple et instaurer des routines

1/ On montre l’exemple :

Dit comme ça, ça a l’air évident.
Et pourtant… est-ce toujours le cas ? 
Un enfant, surtout en bas âge, n’a qu’une envie : faire comme ses parents. Alors « profitons » de ce temps béni pour lui inculquer les bons gestes.

2/ On ne dit pas, on fait !

Pour apprendre quelque chose à quelqu’un, et à fortiori à un enfant, 4 étapes sont incontournables :
– On montre comment faire
– Puis on refait en expliquant
– On fait avec
– Enfin, on laisse faire
Et si ce n’est pas parfait, ça n’est pas grave !!! On oublie la perfection : avec de la persévérance, les choses s’amélioreront !

3/ On met en place des routines

C’est un sujet que j’aborde régulièrement. Car c’est vraiment une clé qui va permettre à l’enfant de gagner en autonomie petit pas par petit pas. Ensuite, il pourra participer activement et naturellement au fonctionnement de la maison et prendre soin de lui.

Ces routines, d’abord axées sur le lever, le coucher, l’hygiène, l’habillage et le déshabillage, le rangement de la chambre et le rythme de la journée, pourront s’enrichir au fur et à mesure, de quelques tâches ménagères comme le couvert, le lave-vaisselle, l’aspirateur, le tri du linge, le relevé du courrier etc… etc…

A chaque nouvelle « responsabilité », gardez-vous de critiquer ou de repasser systématiquement derrière (bon, je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire). Il y va de la confiance en lui de l’enfant. Et puis, après tout, s’il reste un peu de poussière, ou si les couverts sont inversés, est-ce si grave ? Ayez toujours en tête que vous investissez pour l’avenir : le vôtre comme celui de votre enfant. Ça vaut bien quelques couacs, non ?
N’oubliez pas d’appuyer le fait que l’aide de votre enfant est significative. Montrez-lui  que cela vous soulage grandement de pouvoir compter sur lui ! Vous l’encouragez ainsi à continuer.

4/ On met tout noir sur blanc (ou en couleur, c’est encore mieux)

Que ce soit pour la routine du matin, celle du soir, pour la préparation du cartable ou du sac de sport, on fait des check-lists (avec des pictogrammes pour les plus jeunes). Elles vous éviteront de répéter et permettront à l’enfant de devenir autonome petit à petit. Bien entendu, on ne les laisse pas se débrouiller du jour au lendemain avec leur routine sous prétexte que « c’est écrit ». On accompagne le temps qu’il faut.

Le moment venu, (mais plus il vient tôt mieux c’est) , on établit un tableau de répartition des tâches. Ainsi, chacun, dans la famille, saura quand est son tour de couvert, poubelle, balai etc… (même Monsieur peut figurer sur ce tableau, si, si !)

Organiser son temps et son environnement

1/ On apprend à gérer son temps

– Pour les plus petits, avant de gérer le temps, il faut d’abord en avoir la notion ! Vous pouvez fabriquer ensemble un « train de la semaine » pour lui donner la notion de chronologie. Il lui permettra aussi de se situer dans son emploi du temps. Pour les plus grands, il est possible de s’inspirer du Kan Ban ou de la méthode ABCDE. ( https://apprendre-reviser-memoriser.fr/sorganiser-devoirs-revisions/)

– On (leur) apprend à dire non et à prioriser : impossible d’accepter toutes les invitations, de faire toutes les activités dont on a envie. Ne dites pas non à sa place. Aidez-le à faire des choix : préfères-tu aller jouer chez Clément ou faire un tour de vélo avec Raphaël ? Vaut-il mieux commencer par ce devoir de maths pour demain ou commencer à apprendre la poésie pour la semaine prochaine ?

– Ça fait combien un quart d’heure ? Difficile pour un enfant qui ne connaît pas la valeur du temps, de s’investir dans une tâche, a fortiori si elle ne l’emballe pas vraiment !

Equipez-vous d’un « time-timer » qui permettra à l’enfant de visualiser le temps dont il dispose pour ranger sa chambre, ou apprendre sa leçon d’histoire. Déterminez ensemble le temps accordé à chaque tâche. En fonction de l’âge de l’enfant, déterminez le temps de pause entre chaque tranche (et éventuellement le nombre de tranches consacrées à la tâche, s’il s’agit d’une tâche longue).

Un enfant est beaucoup plus coopératif s’il sait où il va ! Ne rallongez pas la durée si la tâche n’est pas terminée ! Faites ensemble le constat que vous n’aviez pas prévu assez de temps et qu’une prochaine fois, vous augmenterez la durée de quelques minutes.

Cette méthode du timer peut aider les enfants qui ont tendance à objecter un « Pffffffffffffff… ça va être looooooooooooong ! ». Mettre une limite de temps leur permet de savoir qu’il y a une fin objective à la corvée. Les plus compétiteurs, eux, se lanceront peut-être un défi, pour que la tâche soit terminée avant la sonnerie du timer !

Pour d’autres, fixer un objectif en termes de tâche sera plus parlant : « on range ensemble toutes les petites voitures et ensuite on part faire un tour de vélo ».

2/ On organise son environnement

Dans la chambre de votre enfant, organisez les affaires par zones : une zone pour dormir, une zone pour les jeux/jouets, une zone pour les vêtements, une zone pour travailler. Nul besoin d’avoir une grande chambre pour cela. L’idée est surtout d’avoir des rangements distincts. Chaque chose doit y trouver sa place et être facilement accessible.

Si votre enfant préfère faire ses devoirs sur la table de la salle à manger, ou sur son lit, ou encore à plat ventre par terre, aucun problème (certains enfants ont besoin de cela pour se concentrer). Faites cependant en sorte que l’espace soit un minimum dégagé. Arrangez-vous pour qu’il ait tout le nécessaire à portée de main. Eloignez ou éteignez les sources de distraction.

On ne laisse pas le bazar s’installer. Instaurer une routine rangement en fin de journée favorise le sommeil de l’enfant. Ne négligez pas cette phase qui vous permettra, accessoirement, d’accéder à son lit en pleine nuit si besoin, sans vous ruiner la plante des pieds sur les briques de construction ou les figurines en plastique.

De nombreux outils et méthodes existent donc pour apprendre aux enfants à s’organiser et ainsi gagner en autonomie, en savoir-faire (cette liste n’est évidemment pas exhaustive). Pourtant, nous avons parfois tendance à faire les choses à leur place « pour aller plus vite ». C’est une erreur que nous risquons de payer des années durant…

© L’air et la manière 2020

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